CALCUL DES SURFACES DES PERMIS DE CONSTRUIRE
Nouvelle reculade ?
C'était le seul avantage donné à l'architecture dans la réforme du calcul des surfaces au permis de construire : à partir de 170 m2 "d'emprise au sol" (dans sa nouvelle définition à savoir y compris garages, murs et débords de toits), une vraie conception architecturale devenait obligatoire...
Un petit pas, une toute petite avancée vers enfin un peu plus d'architecture dans la maison individuelle ?
Et bien, ne rêvez plus, c'est fini ou presque. Le gouvernement est en train d'annuler sa seule disposition en faveur de la qualité architecturale (... mesure présentée aujourd'hui comme "involontaire" : c'est dire la qualité de notre technocratie !). Donc on résume : à partir du 1er Mars 2012, le recours à l'architecte devrait être obligatoire à partir de 190 m2 d'équivalent SHON au lieu des 170. C'est tout.
Après le passage de 20 à 40 m2 pour la déclaration préalable, l'architecture vient donc, une fois de plus, de tout perdre. Cette mesure était pourtant présentée comme une mesure compensatoire. Mais c'est bien connu, les promesses n'engagent que ceux qui y croient, jamais ceux qui les font.
Se lamenter ne suffit pas ! Cette nouvelle mésaventure mérite de s'y arrêter pour en tirer certaines conclusions :
1 - Y compris en haut lieu, l'architecture n'est jamais perçue pour ce qu'elle est (une solution élégante et économique pour réaliser un investissement sur cent ans, dans le respect du contexte humain, urbain, écologique, et économique) : elle est uniquement considérée comme un surcoût inutile, une contrainte supplémentaire, qui empêche de bétonner en rond. Quant à "l'insertion harmonieuse" inscrite dans la loi, c'est simple : il suffit de fermer les yeux et de se boucher le nez...
2 - Ne nous leurrons pas : les architectes ne murmurent à l'oreille ni des puissants ni des gouvernants. D'autres lobbies sont bien plus forts que le nôtre, à la fois relationnellement et économiquement : grands groupes du bâtiment, pavillonneurs, ... Car ce projet de modification du texte initial n'est pas venu tout seul : il a fait l'objet de rencontres officielles et officieuses des ministres et de leurs ministères avec les représentants de ces lobbies, auxquelles aucun représentant de la profession n'était convié.
3 - Comment face à tous ces revirements et à toutes ces remises en cause, notre profession peut-elle rester atone et atomisée ? Parce que beaucoup d'architectes sont persuadés que "le peu qu'il leur reste" leur est dû et le restera. Ceux-là ignorent gravement l'histoire de leur propre profession : loi de 77, loi MOP, guide MIQCP, ... sont des acquis de haute lutte syndicale (essentiellement de l'UNSFA), et pour lesquels rien n'était gagné à l'avance. Ces architectes se trompent encore plus gravement sur leur avenir : tout, absolument TOUT, peut être remis en cause du jour au lendemain. D'autres intérêts y travaillent et y ont déjà réussi en partie (mission MOP atrophiée dans les PPP, abandon des concours d'architecture pour les bailleurs sociaux, RT 2012 non applicable à certains pavillonneurs, etc...).
Ceux qui se trompent à ce point sont ceux qui croient que ce sont les marmottes qui emballent les plaques de chocolat ! Les autres - pourtant les moins nombreux à ce jour, et de loin - se bougent, adhèrent à un syndicat, agissent en son sein, se manifestent, disent leur désaccord. Résistent ! Existent !
Vous voulez exister ? Ne pas rester un mouton, un avaleur de couleuvres. Vous ne voulez plus être la "mule du technocrate" ? Montrez-vous, dites "je ne suis pas d'accord". Rapprochez-vous d'un syndicat.Intervenez sur les forums. Mais bougez-vous, nom de Dieu !
- vous pouvez déjà écrire aux ministres concernés (aux députés, conseillers généraux, régionaux …) pour exprimer votre désaveu, votre indignation, votre...
- pour vous défouler sur ce sujet, vous avez aussi un "sondage" (?) organisé par le Moniteur :
- vous pouvez encore soutenir l'action syndicale en cliquant sur le lien ci-dessous.
Ou nous contacter en région : 33 = François Pichet et 64 = Bruno Goyeneche.
On allait oublier : ceux qui veulent exister demain se battent aussi pour l'accès des agences au FEE-bat !
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